Les signes de nos défunts
- Anna
- 28 févr. 2023
- 7 min de lecture
Dernière mise à jour : 6 mars 2023
J'ai envie aujourd'hui de te parler des signes de nos défunts car il a quelques mois j'ai vécu une expérience qui m'a fait prendre conscience que dans notre réalité, ces signes que l'on peut recevoir ne sont pas aussi clairs et représentatifs de ce que l'on peut voir ou s'imaginer en regardant un film ou en lisant un livre.
Quand j'ai commencé à travailler avec l'énergétique, le subtil, je me suis imaginé très souvent des scénarios improbables d'apparitions effrayantes en tous genres...
D'ailleurs, peut-être que tu as vu Sixième sens, avec Bruce Willis ? On y voit un garçon capable de parler aux défunts et de les voir de ses propres yeux. Plutôt effrayant, non? Et si en "réalité" ça ne se passait pas comme ça? Cela dépend de chacun.

A moins peut-être d'avoir des canaux très (très) ouverts, tels que la clairvoyance, clairaudience, etc, il n'est pas vraiment possible (je ne dis pas que ça ne l'est pas) selon moi de voir des morts ou autres entités comme nous le montre certains films. Si tel est le cas, je pense qu'il n'y a que très peu de personnes dans ce monde qui en sont réellement capables et surtout qui peuvent le gérer.
Je pense que pour la majorité des personnes, il n'est pas physiquement possible de voir le monde subtil à proprement parler, en revanche je pense que nous sommes TOUS capable de le percevoir. Il y a là une nuance à faire entre les deux.
Selon la définition du Larousse, percevoir c'est "Discerner quelque chose, l'apercevoir" ou "Parvenir à connaître, à distinguer quelque chose malgré la difficulté". Voir, c'est "Percevoir quelqu'un, quelque chose par les yeux, les organes de la vue". Par ces définitions, on peut comprendre que percevoir n'est pas voir directement par le sens de la vue, mais bien distinguer quelque chose (en faisant appel à nos différents sens), et que voir au contraire n'utilise que la vue elle-même.
Venons en à mon expérience. Je me suis rendue au Mexique au mois d'octobre dernier. Je savais depuis le début de l'année que j'allais partir ce mois là, je ne savais pas encore où jusqu'au mois d'août. J'avoue que je pensais tout de même partir en Inde. A la suite d'une succession d'évènements au niveau professionnel et personnel, je me suis laissée dirigée, telle une évidence, vers ce pays. Pourquoi une évidence? Car dans le fond, je savais qu'il était temps pour moi de m'ouvrir à un autre continent, un pays inconnu, un langage que j'avais oublié et une culture riche et encore inconnue, qui pourtant semblait m'appeler depuis quelques années. Au même moment, les signes se sont fait encore plus évidents. J'avais soif de ce pays, de sa culture, de son histoire. Mais ce n'était pas tout. J'ai eu comme l'impression d'être dirigée là bas, par mon amie défunte qui avait vécu dans ce beau pays quelques années auparavant et qui m'en avait beaucoup parlé. Quelques jours plus tard, j'apprend qu'une autre amie de mon amie souhaite voyager au Mexique à la même période que moi. Coïncidence? Je n'y crois pas. A cela venait s'ajouter le fait que grâce au cercle de femmes que j'avais rejoint quelques mois plus tôt, j'ai rencontré une femme inspirante qui justement vit à Oaxaca. Un autre signe ? Me voilà donc partie pour le Mexique, avec la certitude d'être sur le bon chemin et d'être guidée par ma chère amie.
La période tombait bien, si je décidais de rentrer début novembre plutôt que fin octobre, je serais là pour assister aux festivités du "Dia de los muertos" une tradition ancestrale qui équivaut aujourd'hui à notre triste 1er novembre (la Toussaint) au temps maussade. Alors c'était décidé, et qui sait, peut-être que mon amie viendra y faire une apparition, car il parait que lors de cette période les âmes des défunts remontent faire la fête avec leurs proches vivants qui ont érigé un autel orné de fleurs, d'offrandes en leur honneur. Je te conseille le film Coco si tu ne l'as pas encore vu.
Je partais donc pleine d'espoir, mais aussi pleine de peurs car c'était mon tout premier voyage seule. Le long du chemin au travers du pays, j'ai rencontré de nombreuses personnes, de nombreux animaux. Des signes (de mes Guides? de mon amie?) se sont présentés à moi tout le long, au travers de rencontres, de mots échangés, de choses que j'ai vu, d'expériences vécues. J'attendais donc avec impatience de vivre le Dia de los muertos sur les terres mexicaines ! Car j'étais sûre que j'aurais une vision claire de mon amie, une parole, quelque chose à laquelle me rattacher pour continuer à la faire vivre dans ma vie. Cela fait aussi partie du deuil.

Nous voici donc approchant la date clé, nous sommes fin novembre, je suis à Oaxaca, la ville colorée revêt des allures d'Halloween avec des crânes accrochés sur les habitations, des fleurs par millier, le "pan de muertos" (une petite brioche sucrée disponible lors de cette période) en vente partout, des fresques murales magnifiques rendant hommage à ce jour si particulier. Je m'y balade le sourire aux lèvres. La relation des mexicains à la mort, me semble tellement plus joyeuse et belle que la nôtre. Quelques jours avant, j'avais eu l'occasion d'aller dans un petit village non loin de San Cristobal de las casas, connu pour être particulièrement intéressant à visiter durant cette période de l'année car ils célèbrent ce jour d'une manière qui me parut être ancestrale et bien plus religieuse que dans les grandes villes. Ils ne parlent d'ailleurs pas espagnol, ils parlent leur propre langage, physiquement aussi ils me paraissent différents des autres mexicains croisés sur ma route jusqu'à ce jour. A ce moment là, ils commençaient à "préparer" les tombes de leurs proches défunts (il dressent des autels, décorent les tombes avec une herbe spéciale ainsi que des pétales de fleurs oranges et apportent des offrandes de nourriture). L'atmosphère y était bien étrange. Il s'y passait quelque chose de très fort énergétiquement. Je me sentais un peu bizarre. Mes jambes se mirent doucement à trembler alors que je marchais le long du cimetière observant d'un œil curieux mais respectueux ce qu'ils faisaient. C'était comme si je pouvais ressentir que la porte entre les deux mondes était ouverte ou en train de s'ouvrir, juste là. Je discutais en même temps avec mon amie rencontrée quelques jours plus tôt, nous parlions de la mort, de l'âme, quand de fortes émotions se sont mises à m'envahir, je me suis mise à pleurer de joie, de gratitude pour la beauté de la vie, et pour tout ce que j'avais accompli et tout l'amour que je reçois dans cette vie. Serait-ce ce que j'étais venue apprendre lors de ce voyage? Un signe?
J'ai la chance d'assister au premier défilé du Dia de mos muertos à Oaxaca autour du 27 novembre, tout est coloré, les mexicains déguisés et maquillés en squelettes majoritairement, de la musique se joue tout le long du cortège tel qu'on le ferait lors du carnaval. Nous buvons un peu de mezcal, alcool typique de la région. La fête bat son plein, mais toujours pas d'apparition de mon amie.
Je remonte quelques jours plus tard du côté de Mexico City pour le weekend, pile à temps pour assister au grand défilé qui est filmé en direct par la télévision mexicaine. C'est impressionnant, j'admire, je savoure chaque instant, je vis le moment présent. Nous allons dîner au restaurant avec mon amie d'Oaxaca. Plutôt original, il y joue des grands classiques du rock et du métal, me voilà agréablement surprise. J'adore. Alors que nous avions une discussion très intéressante, une chanson passe en fond et mon attention ne peut plus se contrôler et se dirige principalement sur celle-ci. Les larmes me montent aux yeux. LA chanson en question est celle qui me lie à mon amie défunte depuis que nous nous sommes rencontrées. Je ne l'entend quasiment jamais, elle ne passe quasiment nulle part, et les seules fois où je l'entend c'est quand je décide de l'écouter par moi-même. C'est elle, j'en suis sûre.
Quelques jours plus tard, me voilà à Bacalar pour profiter de mes derniers jours sur le sol mexicain. Le 2 novembre, date de la fête du Dia de los muertos, nous partons en balade sur la lagune, en voilier. C'est magnifique, j'en prend plein les yeux. Les éléments se déchaînent un peu entre pluie et vent, avant que le calme ne s'installe pour le coucher de soleil. Plus un mot ne sort de nos lèvres, jusqu'à ce que nous arrivions à destination, tant le moment est unique, magique. Le calme s'installe dans mon esprit, mais surtout la gratitude dans mon cœur. Cette vie est un cadeau précieux.
De retour sur la terre ferme, nous décidons de faire notre autel au bord de l'eau. Nous allumons une bougie pour chacun de nos défunts, achetées à un petit monsieur plus tôt dans la journée, nous déposons autour des offrandes de fruits secs et noix, du copal, ainsi que des pétales de fleurs typique de cette fête.

Le jour des morts est passé. Mon
voyage se termine.
J'ai compris avec du recul que j'avais sûrement une image erronée de ce que pouvait être la présence d'une personne décédée qui nous est chère et des signes qu'elle pouvait nous transmettre de l'au delà. On ne vit pas dans un film. Nous n'avons aucunement besoin de preuve physique de leur existence.
Mais dans le fond, peut-être que nous savons simplement qu'ils sont là, jamais loin. Je pense qu'au moins nous sommes dans l'attente de signes, au plus nous sommes à même de les recevoir lorsqu'il y en a, et qu'ils n'ont pas la forme "déformée" que les films nous montre. Ils sont perceptibles au niveau de chacun. Ils n'ont pas à coller à une image prédéfinie. Pour moi, ils se ressentent par une émotion vive me rappelant à leur souvenir, par une chanson, une parole, parfois une plume, un rêve qui reste gravé, un frisson qui parcourt tout le corps.
J'ai d'ailleurs vécu depuis, de nouvelles expériences lors de soins énergétiques, qui me confirment bien que chacun reçoit et capte les messages des défunts de différentes manières. ;)
Merci à toi d'avoir pris le temps de lire ce récit, qui j'espère te fera réfléchir pour te créer ta propre idée sur le sujet.
Anna
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